Womankind

María
María
Acha-Kutscher

L’œuvre de María María Acha-Kutscher (Lima, Pérou,1968) possède un incontournable composant féministe qui alimente toute sa trajectoire comme une sève nutritive. Sa croissance et sa maturité comme artiste visuelle se développent parallèlement à la confluence de deux situations globales que nous avons vécues dans les dernières décennies, spécialement depuis 2005. D’un côté, nous avons la significative progression du mouvement féministe généré par la quatrième vague ; de l’autre côté, la consolidation d’internet, des réseaux sociaux et du smartphone. Ces deux circonstances fondamentales, l’une liée à l’égalité de la femme, et l’autre à notre actuelle relation aux images, déterminent une nouvelle époque où il est nécessaire de réviser la construction de notre imaginaire collectif pour comprendre d’où vient notre société et vers où elle se dirige. Pour cette exposition, nous avons sélectionné la totalité des œuvres photographiques du projet Womankind, une série centrale de sa production qui possède des différents sous-groupes ou chapitres indépendants. Elle est composée de collages digitaux crées à partir d’une grande multitude d’images non indexées provenant de revues illustrées, d’anciens livres, de publicités, d’affiches, d’albums ou d’internet, en plus d’autres prises par l’artiste. Son objectif est de concrétiser une archive fictive, mais vraisemblable, avec un style particulier de raconter des histoires de femmes du passé qui ont été réduites au silence. Cet ample projet se déroule dans une séquence temporaire qui comprend deux moments importants dans l’histoire des femmes : le mouvement suffragiste britannique du début du XXème siècle, et l’introduction massive de la pilule contraceptive dans les années 1970 ; une période clé pour l’émancipation féminine qui permet de dépasser son rôle passif de subjugation dans le foyer et transforme, définitivement, sa relation aux hommes.

Sema D’Acosta, commissaire.

María María Acha-Kutscher (Lima, Pérou, 1968). Naturalisée espagnole. Après avoir travaillé dans le monde de la publicité au Mexique, elle déménage à Madrid en 2001, où elle habite toujours. Depuis son arrivée en Espagne, Acha-Kutscher a été associée à la scène de l’art indépendant, et impliquée dans les débats sur les politiques culturelles de Madrid et sur les droits des artistes. Depuis 2003, elle codirige avec Tomás Ruiz-Rivas le projet expérimental Antimuseo [Antimusée]. L’axe principal de son travail est la femme ; son histoire, les combats pour l’émancipation et l’égalité, ainsi que la construction culturelle de l’imaginaire féminin. L’artiste part du dessin ou du collage photographique pour créer des amples archives qui représentent une constante tentative de maintenir notre mémoire dans une société qui nous pousse vers sa dissolution. Avec le système patriarcal dans le collimateur, son œuvre se transforme non seulement en un instrument de combat politique, mais aussi en un témoignage des préoccupations et des demandes des mouvements féministes contemporains.

Elle est représentée par ADN Galería de Barcelone.

The work of María María Acha-Kutscher (Lima, Peru, 1968) possesses an unavoidable feminist component that feeds all her career as a nutritive sap. Her growth and maturity as a visual artist developed alongside the confluence of two global situations that we have experienced in the last decades, especially since 2005. On the one hand, the significative advancements of the feminist movement generated by the fourth wave; on the other hand, the rise of internet, social networks, and smartphones. These two significant circumstances, related to women’s equality and to our relation to pictures nowadays, define a new time where it is necessary to examine the construction of our collective imaginary to understand where we come from and where are we going as a society. For this exhibition, we have selected all her works for the project Womankind, a central series of her production that is divided into subgroups or independent chapters. It’s composed of digital collages created with a great quantity of non-indexed pictures from illustrated magazines, old books, ads, posters, albums, or the internet. Some of them were taken by Acha-Kutscher herself. Her objective is to concretize a fictional (though realistic) archive that tells hushed-up stories of women of the past in a particular way. This long-range project is set in a time frame that includes two important moments in women’s history: the British suffragette movement at the beginning of the twentieth century, and the massive introduction of the birth control pills in the sixties. A key period for women’s emancipation, that allowed them to overcome their passive subjugation role at the household and definitively transformed their relationship with men.

Sema D’Acosta, curator.

María
María
Acha-Kutscher

María María Acha-Kutscher (Lima, Peru, 1968), naturalized Spanish citizen. After working in the world of advertising in Mexico City, she moves to Madrid in 2001, where she still lives. Since then, Acha-Kutscher has been linked to the world of independent art and involved in all debates about cultural policy in Madrid and artists rights. Since 2003 she co-directs the experimental project Antimuseo [Antimuseum] with Tomás Ruiz-Rivas. The principal axis of her work are women, their history, the combats for emancipation and equality, and the construction of a cultural feminine imaginary. Strating off with drawings or collages, the artist creates broad archives that symbolize a constant attempt to maintain our memory in a society that dissolves it. With the patriarchal system in the scope, her work becomes an instrument of political combat, but also a testimony of preoccupations and claims of contemporary feminist movements.

She is represented by ADN Galería de Barcelona.

Womankind

19.04 — -II.07.24 Centro Cultural La Malagueta